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"Comment vas-tu?" est une campagne nationale de sensibilisation du public sur les maladies psychiques. Par le biais de l'information, elle entend lutter contre les préjugés négatifs et l'exclusion. Elle veut également aider les gens à parler plus facilement et ouvertement des maladies psychiques.

Mise sur pied par la fondation Pro Mente Sana, la Coraasp et plusieurs cantons (BE, LU, SZ, ZH), elle se décline sous la forme d'un site web et d'une brochure :

 

De «bons petits soldats»

De nombreux enfants de personnes vivant avec une maladie psychique composent seuls avec un parent fragile par moment incapable d’assumer son rôle protecteur. Amenés à grandir trop vite, ils assument des responsabilités trop lourdes pour leurs petites épaules.

En «bons petits soldats», ils s’adaptent, voire se «suradaptent» à leur situation pour pallier les manques et veiller sur leur parent. Mais leur développement physique, psychique, affectif ou social est parfois en péril.

Bien que ces enfants soient conscients que leur situation familiale n’est pas «normale», ils ne comprennent pas toujours ce qui se passe. La maladie n’est souvent pas expliquée à l’enfant, tant il est difficile pour le parent de verbaliser ce qu’il vit. Il arrive que le trouble soit même complètement nié.

Isolés, vivant dans la honte, beaucoup d’enfants passent à travers les mailles du filet social, alors qu’ils auraient grand besoin d’être entendus, pris en compte, outillés pour faire face. Le Service de protection de la jeunesse du canton de Vaud le souligne dans ce dossier: les situations qui présentent un risque pour les enfants de personnes malades psychiques lui sont souvent signalées tardivement.

En amont, des lieux de soutien existent bel et bien, à l’image du Biceps, à Genève, qui permet aux enfants de partager leurs difficultés et qui les accompagne pour améliorer leur quotidien. Il y a aussi la fondation As’trame, à Lausanne, qui vient de mettre en place un groupe de soutien et d’échange. Du côté des parents, des groupes sont en place pour les aider à parler de leur maladie à leurs enfants, comme à l’Hôpital psychiatrique de Malévoz.

Ces offres sont toutefois rares. Et encore faut-il que ces enfants et leurs parents sortent de l’ombre et de la honte pour bénéficier de ces services. Heureusement, comme le montre le témoignage d’Aurélie*, la plupart de ces enfants sont incroyablement résilients. Ils parviennent à tirer le meilleur de leur situation difficile et développent des compétences utiles tout au long de leur vie.


Stéphanie Romanens-Pythoud

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* Prénom d’emprunt

 

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Les deux faces de la même médaille

Les nouvelles technologies ont envahi nos vies. Elles régulent notre travail, notre vie sociale et parfois même nos loisirs. Les «ding», «tûûût», «bzzzz» et autres alertes que nous recevons sur nos ordinateurs et téléphones portables rythment nos journées. Les doigts pianotent sans arrêt… Est-il encore possible aujourd’hui de s’y soustraire?

Les uns diront que ces évolutions contribuent à nous isoler et appauvrissent nos relations. D’autres y voient au contraire une possibilité d’enrichir et de nourrir nos contacts, de faciliter notre accès à l’information, d’ouvrir une source de divertissement inépuisable.

Notre dossier, en lien avec le 2e Congrès européen de psychiatrie sociale qui aura lieu du 1er au 3 juillet à Genève, considère les deux facettes de la médaille.

Avec la contribution de la Drsse Sophia Achab, nous montrons les risques qu’une utilisation excessive de ces technologies peut comporter. A haute dose, elles peuvent engendrer des symptômes similaires à ceux de la dépendance à une substance. Et même si l’addiction aux nouvelles technologies n’est pas (encore) reconnue comme telle, le nombre de consultations pour cette problématique croît sans cesse. Il est dès lors urgent de sensibiliser la population à une utilisation éclairée de ces technologies. La soirée de théâtre-débat organisée récemment à Genève par la Haute école de travail social, en collaboration avec l’association Rien ne va plus, est une initiative intéressante à cet effet.

Car bien utilisées, les nouvelles technologies apportent beaucoup à la société, y compris aux soins médicaux et aux thérapies psychiques. Le domaine de recherche de Stéphane Bouchard, titulaire de la chaire de recherche du Canada en cyberpsychologie, en est un exemple flagrant. Grâce à la réalité virtuelle, les psychothérapeutes peuvent désormais travailler avec leurs patients immergés dans une situation très similaire à la réalité, en trois dimensions, leur permettant de revivre et surmonter des situations problématiques en toute sécurité.

 

Stéphanie Romanens-Pythoud

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Une lente évolution

Comment vivre et envisager une vie affective et sexuelle épanouissante lorsqu’on souffre d’une maladie psychique? Et comment gérer ou réaliser le désir d’avoir un enfant? Combler ces aspirations profondes représente pour beaucoup un immense défi. On peut le percevoir tout au long de notre dossier consacré à ces questions, en écho au prochain Congrès du Graap-Fondation qui aura lieu les 6 et 7 mai prochain à Lausanne.


Ces aspirations, pourtant fondamentales, ont longtemps été déniées, comme le démontre Aude Fauvel dans un bref historique sur les pratiques psychiatriques du 19e siècle à nos jours. Taboue, cachée et même parfois violemment réprimée jusque dans les années 1970, la vie sexuelle des personnes touchées par la maladie psychique sort ensuite progressivement de l’ombre.


Le témoignage de notre dossier montre qu’il est désormais possible pour ces dernières de vivre pleinement et au grand jour une relation amoureuse, de se marier et de fonder une famille. Cela demande toutefois beaucoup de volonté, d’écoute, d’attention et de compréhension de part et d’autre, y compris du côté des proches, pour surmonter les difficultés liées à la maladie. Mais ces conditions ne sont-elles pas indispensables à toute relation?


Des prestations de conseil, de soutien et d’accompagnement sont enfin disponibles sous diverses formes et à différents niveaux pour les personnes souffrant d’une fragilité psychique, que ce soit dans les institutions ou dans le cadre de consultations ambulatoires. Nous en détaillons trois exemples dans ces pages.


Malgré tout, du chemin reste à faire. L’offre est encore insuffisante, et ces thématiques méritent d’être mieux étudiées et prises en compte, comme le souligne Yasser Khazaal dans son introduction.


Stéphanie Romanens-Pythoud

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Entre sécurité et bienveillance

Le placement à des fins d’assistance est la disposition légale la plus sécuritaire du nouveau droit de protection de l’adulte. Il restreint la liberté individuelle de manière exceptionnelle et provisoire (normalement). Il se situe à la frontière du devoir de protection et des exigences liées à la sécurité et à l’ordre public.

Cette mesure est prévue par la loi en dernier recours, quand toute autre possibilité a été épuisée. Or, à partir de quand décide-t-on que la limite est atteinte pour imposer une telle protection? La réponse fait appel à une certaine subjectivité. Et la balance penche souvent vers des préoccupations d’ordre sécuritaire avec pour idéal le risque zéro.

Destiné à protéger une personne quand elle représente un danger grave pour elle-même ou pour autrui, le placement peut s’avérer utile quand survient un moment de crise aiguë et que le discernement est perturbé. Il devrait être levé rapidement quand une forme de stabilité a été retrouvée. C’est dans ce sens que va la loi depuis 2013, puisque son réexamen est désormais prévu tous les six mois au moins. Certaines autorités de protection semblent cependant encore frileuses face à la «prise de risque» qu’implique une levée de mesure, ce qui peut amener à des situations bloquées.

Des alternatives aux placements semblent également difficiles à faire accepter. Le nouveau droit prône pourtant le principe de l’autodétermination et une prise en charge plus individualisée des personnes concernées. Ces dernières devraient être considérées comme partenaires à part entière dans les soins. Dans ce cas, la contrainte est-elle réellement l’outil adéquat pour parvenir à une collaboration constructive? Et qu’en est-il de ceux qui refusent toute prise en charge et tout traitement? A partir du moment où ils ne représentent pas un danger pour les autres, ne devraiton pas tolérer des choix de vie différents de la norme sociale établie?

La mise en application des mesures de placement soulève un certain nombre de questions. Et des aménagements semblent nécessaires pour réellement servir les intérêts des individus.

Nadia Ben Said
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