Vous reprendrez une fondue ?
Au fait, avez-vous mangé vos cinq fruits et légumes? Et votre régime se passe bien? Jamais l’alimentation n’a été à ce point au centre des discussions… et des médias. Un jour, on nous martèle les dangers du sucre. Le lendemain, on nous rappelle que notre société compterait 20% de personnes obèses — ce qui, comme le souligne un sociologue, est exagéré. Puis un article nous présente la vie présumée exaltante d’une mannequin très maigre.
Au milieu de toutes ces représentations et injonctions, où se situe la «vérité»? «Diagonales» a tenté d’y voir plus clair, sur la base d’expertises et témoignages variés. Nos conclusions, à découvrir dans notre dossier, sont très nuancées.
Plusieurs certitudes émergent cependant. Tout d’abord, les normes esthétiques varient selon les époques et les cultures. Au 18e et au 19e siècle, les rondeurs étaient valorisées en Occident. Plus loin de chez nous, dans des régions encore exposées à des pénuries alimentaires, le surpoids est vu comme un atout — y compris en matière de séduction.
Secundo, s’il existe une corrélation entre la «malbouffe» et certains troubles psychiques, c’est surtout la stigmatisation qui constitue un grand danger; dévalorisées et montrées du doigt, les personnes obèses courent un risque accru de dépression.
Une bonne nouvelle cependant: le plaisir et le partage comportent des vertus. En savourant un repas avec des amis, on éprouve des sensations positives et l’on renonce à de sales habitudes: se précipiter sur la mayonnaise, engloutir sa pitance en quatrième vitesse, ou encore se goinfrer en regardant la télévision. Bref, une fondue en bonne compagnie n’est pas forcément pire qu’un repas diététique avalé devant son ordinateur…
Alexandre Mariéthoz
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