Actualités

La réforme des PC (prestations complémentaire à l'AVS et à l'AI) a été adoptée par les deux chambres du Parlement le 22 mars 2019. Au Conseil national, la réforme a récolté 142 oui et 54 abstentions. Au Conseil des Etats, la réforme a été approuvée par 39 oui, 1 non et 4 abstentions.

L'Alliance PC, composée notamment d’organisations de séniors et de personnes en situation de handicap (dont AGILE.CH et Inclusion Handicap), renonce à saisir le référendum. Cette alliance avait été créée pour suivre de près les délibérations de la révision PC en défendant les droits et les besoins des personnes concernées.

Vous trouverez plus de détails ainsi que des liens vers les réactions d'AGILE.CH, d'Inclusion Handicap et de l'Alliance PC dans l'onglet "Prestations complémentaires (PC)" de la page Dossiers thématiques du site.

Contraindre pour protéger?

Maladies psychiques et contrainte, tel est le thème du prochain congrès du Graap en mai. La contrainte a évolué, mais elle restera toujours l’objet d’une saine et nécessaire contestation. Son usage revêt des formes qui peuvent varier, selon l’histoire de l’établissement qui la pratique, les
cantons et les pays.

L’enfermement en chambre de soins intensifs, la fixation par des sangles ou la médication forcée constituent plusieurs de ces mesures extrêmes. Bien sûr, la contrainte est légalement autorisée: elle se justifie par la protection du patient ou d’autrui. Quand la personne en crise refuse les soins, quand elle a perdu sa capacité de discernement.

Cette limitation des libertés individuelles reste pourtant une atteinte grave aux droits de la personne. Elle est un enjeu permanent de lutte, de réinvention et de reconsidération pour tenter d’en minimiser l’impact potentiellement violent, voire destructeur, sur l’individu. Des solutions alternatives pour atténuer ces ultimes recours se sont développées. Dans ce dossier, nous abordons les directives anticipées et les plans de crise conjoints. Nous avons également voulu comprendre l’intervention de la police dans les cas d’urgences psychiatriques. Dans ces situations,
le dialogue de crise est fondamental. Une relation de communication spécifique contre la peur, prônée également du côté médical.

Pourtant, malgré cette volonté affichée de dialogue, la réalité vécue par les personnes ayant subi ces mesures peut être très traumatisante. Les témoignages nous le rappellent: des patients ont courageusement accepté de livrer leurs souvenirs douloureux. Des souvenirs que beaucoup préfèrent enfouir. Leurs propos témoignent de la violence ressentie et de la perte de dignité. Ils glacent le sang. Le dialogue, l’alliance thérapeutique, tant défendus, semblent alors bien loin.

Laurent Donzel

Plus d'infos sur la page Diagonales.

En décembre 2018, le Graap-Fondation a pris position sur les dispositions d'exécution concernant la surveillance des assurés dans l'OPGA (voir le site de la Confédération pour plus de détails). Ces dispositions d'exécution font suite à l'acceptation par le peuple de la base légale pour la surveillance des assurés le 25 novembre 2018.

Le Code pénal suisse prévoit des mesures thérapeutiques pour les patients psychiques détenus en prison. Mais il y a de nombreux paradoxes dans la définition et l’application de ces mesures. Publié dans REISO (Revue d’information sociale), l’article  « Quand la maladie psychique est soignée en prison » propose un  résumé juridique et relaie les observations des proches.
Cet article a été rédigé par Mélissa Staecheli (psychologue et intervenante psychosociale) et Madeleine Pont (présidente, Action Maladie psychique et prison, Graap-Association) avec la collaboration de Kathrin Gruber (avocate).
Vous pouvez le lire sur le site de REISO.

Eloge du ni, ni...

Le réseau nuit-il plus aux personnes qu’il ne les aide? Voilà la question que s’est posée la rédaction de «Diagonales» et qui a donné lieu à ce dossier sur le cloisonnement dans l’action médico-sociale. Cette formule émet l’hypothèse d’un manque d’interactions entre les intervenants du réseau de soins et, en conséquence, de dégâts potentiels pour les «bénéficiaires», «clients», «usagers», «utilisateurs», que nous nous évertuons, aussi souvent que possible, à désigner par le terme de «personnes».

Le réseau est-il forcément contraignant? Cette autre question flottait autour de la rédaction. La réponse semblait pencher vers le «oui», tout en gardant une réserve. En gardant une réserve, on vous dit. Puis nous avons soumis nos hypothèses à l’épreuve de la réalité. Ce faisant, nous ne pouvons qu’être convaincus de la nécessité d’interroger, toujours et encore, nos idées reçues. Ce que les intervenantes et intervenants nous disent? Oui, le réseau peut s’avérer peu productif, étiqueter les personnes. Oui, les personnes ressentent du stress en se rendant aux rendez-vous avec, parfois, douze intervenants et des réunions qui s’éternisent. Oui, la multiplication de soignants et de travailleurs sociaux peut devenir un labyrinthe. Mais le réseau peut aussi constituer une formidable ressource.

Lorsqu’il est bien coordonné, il peut permettre de se relayer dans les moments difficiles. Il peut créer ou recréer du lien, pour des personnes qui n’en ont plus. C’est ce que rappelle le Rôtillon, structure d’hébergement et d’accompagnement psychosocial qui accueille une population dite à «bas seuil» à Lausanne. Quant aux «case managers», qui coordonnent le réseau, leur rôle peut se muer en partenariat, permettant à la personne de développer une autonomie.

Le réseau, comme tout autre travail en commun, est avant tout une question de personnes. La réalité qui en découle n’est ni toute sombre ni immaculée. L’«entredeux», lorsqu’il est synonyme de refus de céder à l’a priori, peut s’avérer salutaire.


Renata Vujica

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