Tout est dans le dosage
Faire du sport participe indéniablement à une bonne hygiène de vie. C’est bon pour le corps, mais aussi pour la tête. La satisfaction de l’effort accompli, la détente tant corporelle que psychique sont quelques-uns des bénéfices ressentis après un effort physique.
Nous le savons probablement tous, intuitivement et/ou par expérience. Et pourtant... Qui peut affirmer ne jamais s’être trouvé des excuses pour éviter l’effort? Alors, quand la maladie psychique frappe et qu’il devient même difficile de trouver la force pour se lever le matin, pas étonnant que la pratique d’un sport devienne impensable, un horizon inatteignable.
Il est néanmoins désormais prouvé que renouer avec une activité physique régulière contribue au rétablissement. Faire une courte promenade ou simplement s’adonner à une activité ménagère simple peut suffire. L’essentiel est de se mettre en mouvement en douceur, de retrouver progressivement un rythme, d’oxygéner son cerveau, d’éprouver à nouveau, peu à peu, de l’autosatisfaction et du plaisir. Notre dossier consacré aux effets du sport sur la santé mentale le montre bien.
Comment mettre le pied à l’étrier quand on vit seul, ou lorsqu’on n’a plus goût à rien et que l’on n’éprouve plus aucune motivation? C’est là que l’entourage peut jouer un rôle important. Des initiatives comme les marches hebdomadaires organisées au Graap ou les activités proposées par d’autres organismes peuvent également aider la personne à faire le premier pas.
À un autre niveau, la santé mentale est également un enjeu essentiel pour les personnes qui pratiquent un sport à haute dose, comme les sportifs professionnels. Pour gagner, ils doivent bien sûr travailler leur corps, mais ils doivent aussi se sentir forts, invincibles et apprendre à cacher leurs faiblesses lorsqu’elles surviennent... Un jeu qui n’est pas sans conséquence. Les burn-out, les dépressions et les addictions sont fréquents dans ce milieu. Des problèmes que l’on trouve également parmi les sportifs amateurs. Selon le psychologue Lucio Bizzini, 4% de la population sportive serait touchée par une addiction au sport ou présenterait des comportements à risques.
Alors oui, le sport est nécessaire et bénéfique pour chacun, à tous les niveaux. Encore faut-il savoir doser sa pratique.
Stéphanie Romanens-Pythoud
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