Une lente évolution
Comment vivre et envisager une vie affective et sexuelle épanouissante lorsqu’on souffre d’une maladie psychique? Et comment gérer ou réaliser le désir d’avoir un enfant? Combler ces aspirations profondes représente pour beaucoup un immense défi. On peut le percevoir tout au long de notre dossier consacré à ces questions, en écho au prochain Congrès du Graap-Fondation qui aura lieu les 6 et 7 mai prochain à Lausanne.
Ces aspirations, pourtant fondamentales, ont longtemps été déniées, comme le démontre Aude Fauvel dans un bref historique sur les pratiques psychiatriques du 19e siècle à nos jours. Taboue, cachée et même parfois violemment réprimée jusque dans les années 1970, la vie sexuelle des personnes touchées par la maladie psychique sort ensuite progressivement de l’ombre.
Le témoignage de notre dossier montre qu’il est désormais possible pour ces dernières de vivre pleinement et au grand jour une relation amoureuse, de se marier et de fonder une famille. Cela demande toutefois beaucoup de volonté, d’écoute, d’attention et de compréhension de part et d’autre, y compris du côté des proches, pour surmonter les difficultés liées à la maladie. Mais ces conditions ne sont-elles pas indispensables à toute relation?
Des prestations de conseil, de soutien et d’accompagnement sont enfin disponibles sous diverses formes et à différents niveaux pour les personnes souffrant d’une fragilité psychique, que ce soit dans les institutions ou dans le cadre de consultations ambulatoires. Nous en détaillons trois exemples dans ces pages.
Malgré tout, du chemin reste à faire. L’offre est encore insuffisante, et ces thématiques méritent d’être mieux étudiées et prises en compte, comme le souligne Yasser Khazaal dans son introduction.
Stéphanie Romanens-Pythoud
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