Une bulle de souffrance
«Les personnes qui consultent ont perdu leurs repères ― à un point tel que, parfois, elles ne se reconnaissent plus. Notre intervention les aide à retrouver leurs marques.» Comme le souligne le Dr Laurent Michaud, les patients des urgences psychiatriques sont désemparés, voire isolés dans une bulle de souffrance. Dans un tel contexte, l’accueil et l’écoute revêtent une importance absolument cruciale. Il s’agit de comprendre la détresse du patient et de l’aider à surmonter l’épreuve qu’il traverse.
Dans certains cas, une seule consultation suffit et permet d’éviter des complications telles qu’une dépression. Dans d’autres, les urgences psychiatriques assurent un suivi durant les semaines de crise. Parfois, une hospitalisation s’impose.
Cette prise en charge de l’urgence nécessite des synergies étroites entre le corps médical, les intervenants sociaux et la police. «Diagonales» examine cette collaboration, sur la base notamment d’un reportage au Centre d’urgences psychiatriques de Neuchâtel.
Notre dossier spécial bat en brèche quelques idées reçues. Non, les urgences psychiatriques ne sont pas un lieu violent; il n’y a pas plus de violence dans ces services qu’au sein des unités somatiques. Non, les idées suicidaires n’impliquent pas forcément un séjour à l’hôpital; une prise en charge ambulatoire, et surtout une solide alliance thérapeutique, peuvent suffire. Non, les urgences psychiatriques ne sont pas fréquentées par des fous; chacun peut être amené, un jour, à recourir aux urgences. Vous… comme moi.
Alexandre Mariéthoz
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