Un grand soulagement
Lorsqu’on évoque les troubles de l’hyperactivité avec ou sans déficit de l’attention (TDAH), le haut potentiel intellectuel, voire le syndrome d’Asperger, on pense généralement à l’enfance. Pourtant, de nombreux adultes sont également concernés par ces problématiques, qui s’apparentent à des formes d’intelligences singulières. Comment vivent-ils avec ces spécificités? Sont-elles facilement identifiées? Quel accompagnement leur est proposé? C’est ce que «Diagonales» a voulu explorer dans son dossier.
Premier enseignement: ces troubles ou formes d’intelligences singulières sont encore peu connus chez les adultes. Ceux-ci suivent souvent un parcours chaotique et souffrent de grands malaises sans pouvoir en identifier l’origine, avant que leur spécificité ne soit identifiée. Le manque de connexion entre la pédopsychiatrie et la psychiatrie adulte en est une des raisons, selon le psychiatre Christophe Kaufmann. Le spécialiste du TDAH et des traumas chez l’adulte s’insurge d’ailleurs d’être encore considéré comme un pionnier, alors que l’on sait depuis les années 1980 que ces problématiques ne sont pas uniquement réservées à l’enfance.
Lorsque le diagnostic est posé tardivement, c’est souvent un grand soulagement pour les personnes concernées. Le témoignage de Caroline le montre très bien. Pouvoir enfin mettre des mots sur les maux leur permet notamment de trouver le soutien qui leur convient, que ce soit à travers une aide médicamenteuse, thérapeutique ou un coaching, comme le propose depuis peu l’association romande ASPEDAH.
Néanmoins, une fois le diagnostic posé, de nouveaux défis attendent les personnes concernées. Elles doivent bien sûr surmonter les difficultés sociales, professionnelles et familiales qui accompagnent souvent leurs problématiques. Elles doivent aussi affronter les nombreux clichés que leur trouble ou leur spécificité véhiculent encore dans la société. Notre article sur le syndrome d’Asperger en est une excellente illustration, alors même qu’il s’exprime différemment et avec une intensité variable d’un individu à l’autre. Somme toute, nous avons beaucoup à apprendre des personnes concernées par ces formes d’intelligences singulières d’une richesse largement insoupçonnée.
Stéphanie Romanens-Pythoud
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