Un bon médicament
«Rire, c’est bon pour la santé.» Au-delà du ton et de la forme qui lui ont valu les railleries de la planète entière, le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann avait raison lors de son discours prononcé à l’occasion de la Journée des malades, le 5 mars 2017. Le rire fait du bien
physiologiquement, psychiquement, mais aussi, et peut-être même surtout, socialement. Selon les situations, il offre de la détente, un moment d’évasion, une échappatoire et, très souvent, il crée du lien.
Pour l’humoriste romande Brigitte Rosset, le rire est même un bon médicament. Elle le dit sans ambages dans notre dossier consacré au sujet: il l’a aidée à rebondir lorsqu’elle était au fond du trou. En clinique, il lui a permis de dédramatiser sa situation.
Les effets bénéfiques du rire sont désormais prouvés par de nombreuses études. Celui-ci n’a jamais été aussi analysé qu’aujourd’hui (il existe même des gélotologues, des spécialistes du rire!). Les hôpitaux l’ont compris depuis longtemps, à l’image des HUG qui sont à l’origine d’Hôpiclowns. Depuis plus de 20 ans, les clowns de l’association genevoise passent chaque semaine dans les
unités pédiatriques de l’hôpital et, depuis une dizaine d’années, ils animent aussi les zygomatiques de nombreux adultes hospitalisés.
Paradoxalement, il semble que nous rions moins qu’avant dans nos sociétés. Nos gorges ne se déploieraient plus que quelques petites minutes par jour. Une évolution qui explique certainement une partie du succès des pratiques telles que le yoga du rire, qui se multiplient dans nos contrées.
Dans certains cas, le rire peut néanmoins être un rempart cachant un grand vide, une détresse. Pour les personnes concernées, ces «dépressifs souriants», lorsque le rempart lâche, le choc peut être extrêmement violent, dévastateur. D’où l’importance de prêter une réelle attention aux personnes qui nous entourent, et de s’assurer que leur rire est un rire qui crée du lien, et non un
rire de façade.
Stéphanie Romanens-Pythoud
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