Derrière les murs
Etre frappé par la maladie psychique, et devoir vivre cette situation en prison. Comment le supporter? Comment gérer cette double peine? Comment pouvoir envisager, sinon une guérison, au moins une perspective de réinsertion? «Diagonales» s’est attelé à ces questions délicates et brûlantes. Les années passées ont connu leur lot d’affaires dramatiques qui ont profondément influencé nos perceptions des liens entre criminalité et santé mentale.
Les risques d’utilisation abusive d’instruments juridiques, initialement élaborés à des fins thérapeutiques, sont, de plus, bien présents. Liés à des évaluations médicales cherchant à estimer l’évolution future des patients, ces outils sont délicats à utiliser dans un climat sécuritaire particulier. Ils aboutissent fréquemment à une durée de détention supérieure à celle de la peine infligée par la justice. Même si, bien sûr, la société doit toujours se protéger de la criminalité la plus dangereuse.
Modestement, la rédaction a esquissé des pistes dans les domaines touchant, de plus ou moins près, la compréhension et la gestion de la santé mentale de détenus. Que ce soit dans les domaines médico-social, judiciaire, pénitentiaire et politique. A l’heure de quitter son poste de chef du Service de médecine et psychiatrie pénitentiaires du canton de Vaud, le professeur Bruno Gravier nous livre son éclairage. Dans le domaine thérapeutique, nous avons exploré les moyens susceptibles d’aider les personnes malades et privées de liberté. Des exemples choisis et concrets qui concernent les établissements de différents cantons romands.
Et puis nous avons également donné la parole à une personne touchée par la maladie psychique et incarcérée dans un établissement pénitentiaire. Sous le coup de mesures thérapeutiques, le détenu nous fait part de son ressenti. Avec de l’espoir, pour lui comme pour sa compagne, qui nous a également accordé son témoignage précieux.
Laurent Donzel
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