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Le 3 décembre dernier, la Ville de Lausanne a décerné le prix communal 2018 pour les familles. Parmi les cinq lauréats, la garderie du Graap ‘’Planète Bleue’’. Elle a été primée pour ses ateliers et soirées à thèmes qui impliquent les parents dans des activités psychomotrices et culturelles. Acteur clef de l’intégration à Lausanne, Planète Bleue accueille 28 enfants de 26 nationalités différentes.

Quatre autres projets ont été primés:
- Le café des parents à Valency, mis sur pied par le collège de Prélaz
- La mise en œuvre de Ping:Pong dans l’établissement primaire de Floréal
- ASNOVA pour son soutien aux familles touchées par le deuil
- Les ateliers pour les familles dans le cadre de la structure d’accueil de la petite enfance de Boissonnet.

La force des soins

«Il existe, chez les soignantes et soignants, une intelligence du travail qu’on devrait exploiter beaucoup plus.» Les mots sont ceux d’Annie Oulevey, chercheuse à la Haute Ecole de la santé La Source, à Lausanne, interviewée en page 4. Mois après mois, elle recueille les mots de celles et ceux qui, sur le terrain, prodiguent des soins, tendent l’oreille, interagissent. Elle codirige une étude sur la pénurie du personnel
soignant, menée aux quatre coins de la Suisse.

Car problématique il y a, toutes professions confondues. Selon l’OBSAN, l’Observatoire suisse de la santé, les établissements helvétiques devront engager plus de cent mille soignants pour faire face aux besoins, à l’horizon 2030. En cause, le vieillissement de la population, mais aussi le manque d’attractivité de certains corps de métier, en particulier dans le domaine infirmier. Actuellement, la durée des carrières des infirmières et infirmiers est de cinq ans en moyenne.

Dans les recherches longitudinales, les constats sont peu ou prou les mêmes que ceux relayés dans la presse. Les conditions de travail se détériorent, les cas de burn-out pullulent, les dysfonctionnements institutionnels sont pointés du doigt. Mais loin de se lamenter, les personnes interrogées possèdent des ressources et proposent des ébauches de solutions. Nous en avons recueilli quelques-unes dans ce dossier.

Les propositions pour un mieux-être se situent à tous les niveaux: du personnel — comment prendre soin de soi quand on est psy ou ergothérapeute — au politique — l’initiative pour des soins infirmiers forts, lancée par l’Association suisse des infirmières et infirmiers —, en passant par l’organisationnel — le besoin d’une latitude décisionnelle. Sur le plan institutionnel, les réactions se situent, elles aussi, sur plusieurs plans. Certains hôpitaux mettent sur pied des ateliers pour dépister le burnout. De manière bien plus structurelle, les directrices et directeurs d’hôpitaux, réunis au sein de l’Association Swiss nurse leaders, soutiennent l’initiative pour des soins infirmiers forts. L’urgence est réelle, les idées abondent. Il est temps d’approfondir le dialogue.


Renata Vujica

 Plus d'infos sur la page Diagonales.

A l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale du 10 octobre 2018, la CLASS (Conférence latine des affaires sanitaires et sociales), en partenariat avec la Coraasp, lance une campagne nationale de promotion de la santé psychique sur 4 ans. Son objectif : que chacun-e ait conscience qu’on peut prendre soin de sa santé mentale comme de sa santé physique. Cette campagne vise aussi à mieux faire connaître les ressources disponibles pour permettre aux personnes d’aborder plus sereinement les situations critiques de la vie.

Vous trouverez tous les détails concernant cette campagne sur la plateforme Santépsy.ch .

Depuis le 1er septembre 2018, le canton de Vaud a pris des mesures pour alléger la charge financière représentée par l’assurance-maladie. Beaucoup d'assurés ont droit à des subsides pour payer moins cher leurs primes. Le Graap encourage les assurés à s'informer sur leurs droits et à les faire valoir le cas échéant. Il est possible de demander des précisions aux services et assistants sociaux.
L’objectif du nouveau subside est de limiter dès le 1er septembre 2018 la charge relative aux primes d’assurance maladie à 12% du revenu déterminant. Dès le 1er janvier 2019, la limite sera de 10%.

Pensons à l'envers!

Et si les troubles psychiques étaient une pure construction? Et si, dans l’antichambre d’un cabinet, tout votre système de références était mis sens dessus dessous? Ça vous semble farfelu? C’est pourtant exactement ce qui arrive à certains patients lorsque la psychiatrie ignore leur ancrage socioculturel. Considérées comme pathologiques, ici, ces voix
qu’ils entendent étaient divines, là-bas. «Chaque culture produit non seulement un certain type de troubles psychiques, mais aussi une manière de les percevoir et de les traiter», nous dit l’ethnopsychiatre Franceline James, dans l’interview de la page 4.

Bien sûr, il ne s’agit pas ici de lancer un appel au mysticisme, ni d’enfermer les troubles dans un culturalisme rigide, figé. Seulement, imaginez deux secondes le monde sous un autre jour. Voilà l’effort qu’on vous demande dans ce numéro consacré à la santé mentale dans différents contextes socioculturels.

Penser «out of the box», ne serait-ce qu’un instant, permet de saisir quelque chose d’infiniment humain, d’universel, dans la trajectoire de l’autre. Le travail des interprètes communautaires s’inscrit dans cette démarche. Dans les cabinets, ils parlent la langue du patient, connaissent ses codes, mais aussi les us et coutumes du thérapeute. Plus que des traducteurs, ils constituent un pont, deviennent des interprètes du parcours de vie, donnant à voir et à entendre le système de référence du patient, son univers, ses valeurs, ses questionnements. En Suisse, l’interprétariat
communautaire a le vent en poupe. Mise en place par l’association vaudoise Appartenances en 1996, la formation à cette profession a depuis été élargie au reste de la Suisse romande. Elle est soutenue par la Confédération (brevet fédéral).

Mais jusqu’où la compréhension peut-elle vraiment aller, sans interaction directe entre les deux protagonistes d’une thérapie? Au Guatemala, certains psychothérapeutes font un choix audacieux. Face au besoin évident de compréhension mutuelle, ils apprennent les langues mayas, idiomes maternels de leurs patients. Certes, le phénomène reste marginal. Le constat n’en est pas moins encourageant. Bienvenue dans la psychiatrie 3.0 où l’interaction se réinvente. Et où la notion d’«intégration» ou d’«adaptation» peut être envisagée à contresens.


Renata Vujica

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