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Eloge du ni, ni...

Le réseau nuit-il plus aux personnes qu’il ne les aide? Voilà la question que s’est posée la rédaction de «Diagonales» et qui a donné lieu à ce dossier sur le cloisonnement dans l’action médico-sociale. Cette formule émet l’hypothèse d’un manque d’interactions entre les intervenants du réseau de soins et, en conséquence, de dégâts potentiels pour les «bénéficiaires», «clients», «usagers», «utilisateurs», que nous nous évertuons, aussi souvent que possible, à désigner par le terme de «personnes».

Le réseau est-il forcément contraignant? Cette autre question flottait autour de la rédaction. La réponse semblait pencher vers le «oui», tout en gardant une réserve. En gardant une réserve, on vous dit. Puis nous avons soumis nos hypothèses à l’épreuve de la réalité. Ce faisant, nous ne pouvons qu’être convaincus de la nécessité d’interroger, toujours et encore, nos idées reçues. Ce que les intervenantes et intervenants nous disent? Oui, le réseau peut s’avérer peu productif, étiqueter les personnes. Oui, les personnes ressentent du stress en se rendant aux rendez-vous avec, parfois, douze intervenants et des réunions qui s’éternisent. Oui, la multiplication de soignants et de travailleurs sociaux peut devenir un labyrinthe. Mais le réseau peut aussi constituer une formidable ressource.

Lorsqu’il est bien coordonné, il peut permettre de se relayer dans les moments difficiles. Il peut créer ou recréer du lien, pour des personnes qui n’en ont plus. C’est ce que rappelle le Rôtillon, structure d’hébergement et d’accompagnement psychosocial qui accueille une population dite à «bas seuil» à Lausanne. Quant aux «case managers», qui coordonnent le réseau, leur rôle peut se muer en partenariat, permettant à la personne de développer une autonomie.

Le réseau, comme tout autre travail en commun, est avant tout une question de personnes. La réalité qui en découle n’est ni toute sombre ni immaculée. L’«entredeux», lorsqu’il est synonyme de refus de céder à l’a priori, peut s’avérer salutaire.


Renata Vujica

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Le 3 décembre dernier, la Ville de Lausanne a décerné le prix communal 2018 pour les familles. Parmi les cinq lauréats, la garderie du Graap ‘’Planète Bleue’’. Elle a été primée pour ses ateliers et soirées à thèmes qui impliquent les parents dans des activités psychomotrices et culturelles. Acteur clef de l’intégration à Lausanne, Planète Bleue accueille 28 enfants de 26 nationalités différentes.

Quatre autres projets ont été primés:
- Le café des parents à Valency, mis sur pied par le collège de Prélaz
- La mise en œuvre de Ping:Pong dans l’établissement primaire de Floréal
- ASNOVA pour son soutien aux familles touchées par le deuil
- Les ateliers pour les familles dans le cadre de la structure d’accueil de la petite enfance de Boissonnet.

La force des soins

«Il existe, chez les soignantes et soignants, une intelligence du travail qu’on devrait exploiter beaucoup plus.» Les mots sont ceux d’Annie Oulevey, chercheuse à la Haute Ecole de la santé La Source, à Lausanne, interviewée en page 4. Mois après mois, elle recueille les mots de celles et ceux qui, sur le terrain, prodiguent des soins, tendent l’oreille, interagissent. Elle codirige une étude sur la pénurie du personnel
soignant, menée aux quatre coins de la Suisse.

Car problématique il y a, toutes professions confondues. Selon l’OBSAN, l’Observatoire suisse de la santé, les établissements helvétiques devront engager plus de cent mille soignants pour faire face aux besoins, à l’horizon 2030. En cause, le vieillissement de la population, mais aussi le manque d’attractivité de certains corps de métier, en particulier dans le domaine infirmier. Actuellement, la durée des carrières des infirmières et infirmiers est de cinq ans en moyenne.

Dans les recherches longitudinales, les constats sont peu ou prou les mêmes que ceux relayés dans la presse. Les conditions de travail se détériorent, les cas de burn-out pullulent, les dysfonctionnements institutionnels sont pointés du doigt. Mais loin de se lamenter, les personnes interrogées possèdent des ressources et proposent des ébauches de solutions. Nous en avons recueilli quelques-unes dans ce dossier.

Les propositions pour un mieux-être se situent à tous les niveaux: du personnel — comment prendre soin de soi quand on est psy ou ergothérapeute — au politique — l’initiative pour des soins infirmiers forts, lancée par l’Association suisse des infirmières et infirmiers —, en passant par l’organisationnel — le besoin d’une latitude décisionnelle. Sur le plan institutionnel, les réactions se situent, elles aussi, sur plusieurs plans. Certains hôpitaux mettent sur pied des ateliers pour dépister le burnout. De manière bien plus structurelle, les directrices et directeurs d’hôpitaux, réunis au sein de l’Association Swiss nurse leaders, soutiennent l’initiative pour des soins infirmiers forts. L’urgence est réelle, les idées abondent. Il est temps d’approfondir le dialogue.


Renata Vujica

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A l’occasion de la journée mondiale de la santé mentale du 10 octobre 2018, la CLASS (Conférence latine des affaires sanitaires et sociales), en partenariat avec la Coraasp, lance une campagne nationale de promotion de la santé psychique sur 4 ans. Son objectif : que chacun-e ait conscience qu’on peut prendre soin de sa santé mentale comme de sa santé physique. Cette campagne vise aussi à mieux faire connaître les ressources disponibles pour permettre aux personnes d’aborder plus sereinement les situations critiques de la vie.

Vous trouverez tous les détails concernant cette campagne sur la plateforme Santépsy.ch .

Depuis le 1er septembre 2018, le canton de Vaud a pris des mesures pour alléger la charge financière représentée par l’assurance-maladie. Beaucoup d'assurés ont droit à des subsides pour payer moins cher leurs primes. Le Graap encourage les assurés à s'informer sur leurs droits et à les faire valoir le cas échéant. Il est possible de demander des précisions aux services et assistants sociaux.
L’objectif du nouveau subside est de limiter dès le 1er septembre 2018 la charge relative aux primes d’assurance maladie à 12% du revenu déterminant. Dès le 1er janvier 2019, la limite sera de 10%.

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